Camp du Ruchard le 26-7-14

Chers frère et soeure

J'ai reçu votre lettre ce matin et m'empresse de vous récrir. En recevant cette dernière j'ai été heureux d'apprendre que vous étiez toujours en bonne santée, moi aussi pour le moment et j'espères que la présente vous trouvera de mêmes.
Comme vous le savez nous sommes arrivé au camp depuis lundi dernier. Contrairement à ce que j'avais entendu dire que c'était la bonne vie je trouve plutôt que c'est dur, car depuis que nous sommes parties de Cholet, nous n'avons pas encor gardér de repos. Nous avons, pour y arriver, marchér cinq jours de suite, et dès le lendemain au lieu d'y avoir repos, comme nous y comptions, nous commencions nos tirs de guerre et depuis ce temps nous n'avons pas arrêté. Encor faut-il nous dire que le plus dur n'est pas fait, les quelques jours qui nous restent à faire seront consacrés aux manoeuvres de brigade avec le 135e (régiment d'infanterie) de ligne qui est aussi au camp. Si encor nous avions un beau terrain pour évoluer mais nous sommes dans les ajoncs et la bruyère jusqu'au cou ce qui est encor beaucoup plus fatiguant.
Espérons que cela se (tassera ?) quand même et que jeudi prochain nous pourrons reprendre la route de Cholet où nous devons rentrer ce lundi en huit. Je vois que Paul n'a de sursis c'est vraiment ennuyeux pour vous car tout va de travers à la fois. Il faut bien s'y résigner puisque la chose en est là.

Je ne vois plus grand chose à vous dire pour le moment. Je vous souhaite bien le bonjour et bonne santée, et surtout beaucoup de courage pour passer les péripéties de la vie qui se présenterait à vous en ce moment. Recevez un tendre baiser de votre frère qui pense toujours à vous.

André